La Ferté-sous-Jouarre, naissance d'une cité, les origines |
Au fil du temps, des découvertes archéologiques ont prouvé que le hameau de Saint-Martin semble être le berceau de la ville. En 1820, en creusant une cave dans ce hameau, on trouva plusieurs cercueils en plâtre ainsi qu'en 1848, en rectifiant le chemin vicinal. En 1858, en établissant la route départementale N°4, on mit à jour des substructions gallo-romaines. Puis, en 1864, les propriétaires du moulin de Condetz, en faisant élargir le lit du Morin, rencontrèrent des pièces de bois posées verticalement comme on fixait au milieu des marécages pour édifier des cités lacustres.Une corne d'auroch, 3 fragments de bois de cerf qui avaient dû servir d'instruments de défense, une arme de bronze (ou de fer) ayant la forme d'un glaive furent trouvés dans les mêmes circonstances et offerts au Musée de Meaux.Un vase funéraire qui renfermait des restes d'une incinération fut encore découvert en 1870 à Saint-Martin. Sous Dagobert (628-638) eut lieu la fondation d'un certain nombre de monastères dont celui de Reuil.Au IXe siècle, suite aux différentes invasions, les hommes élevèrent des fortifications, c'est la naissance du mouvement féodal. C'est à cette époque qu'apparut un nouveau chef militaire dans la région : Anculfus.Il a certainement été placé là pour défendre l'abbaye de Jouarre, dont Hermentrune, femme du Roi Charles le Chauve, qui était l'Abbesse.Il s'installa sur une Île de la Marne d'où il pouvait s'opposer au passage des ennemis, il y construisit une forteresse, qui comme le voulait l'usage prit son nom : Firmitas Anculfi (ferme fortifiée d'Anculfus).La cité portera ce nom jusqu'au XIIIe siècle, qui devient par une évolution de langage : Ancoul, Aucoul, Au Col.Dans les temps troublés de la Révolution Française, on trouvera la petite ville désignée sous le nom de : La Ferté dite sous Jouarre. En 1793, un décret indiquait qu'à l'avenir, la ville serait dénommée : La Ferté sur Marne.En l'An III (1795), c'était La Ferté sur Morin.Le 4 Floréal An V, soit le 23 Août 1797, après bien des péripéties, la ville redevient :La Ferté-sous-Jouarre. Avant l'établissement des Francs en Gaule, le chef Germain accordait pour récompense au guerrier qui s'était distingué au combat : une framée (lance), ouun cheval, ou bien il était convié à un festin.Après la conquête, ce furent des terres que le chef Franc donna à ceux qui lui restaient fidèles. Ces terres furent connues sous le nom de « bénéfices ».Les propriétaires de grands fiefs, obligés, dans un temps où les guerres étaient si fréquentes, de se faire des alliés, donnèrent à d'autres vassaux quelques portions deleurs propres domaines en bénéfices, de sorte qu'une multitude de fiefs et d'arrières fiefs étaient dans la mouvance des grands feudataires.A partir du IXe siècle, toute terre était propriété de la noblesse ou du clergé. Les Comtes de Brie et de Champagne C'est par Herbert Ier, Comte de Vermandois, mort vers 943, que la Brie fut réunieà la Champagne.Hubert III, l'un de ses arrières-petits-fils, était Comte de Troyes et de Meaux.Au XIIe siècle, sous l'autorité des Thibaut, on voit de nombreux édifices religieux se créer : plusieurs églises, monastères et hôpitaux.La Champagne et la Brie, sous leur administration, voient se développer leur commerce et leur industrie. Troyes et Provins deviennent des villes manufacturières.Meaux, Coulommiers, Provins, Lagny ont des foires très importantes.Le mouvement communal se répand dans le nord de la France. En 1179, Meaux obtint sa charte d'affranchissement.En 1230, le droit de choisir son Maire et ses échevins est accordé à Provins.Les Vicomtes de La Ferté-au-Coul avaient la voirie (viatoria) de ce territoire, c'est à dire qu'ils en étaient Seigneurs suzerains et hauts justiciers. Hugues Ier : (1096) Seigneur d'Oisy, châtelain de Cambrai est certainement le premier Vicomte de La Ferté. Hugues II : Fils du précédent et père de Geoffroi qui, à sa mort, hérita des vicomtés de Meaux et de La Ferté. Geoffroi ou Godefroi (1115 – 1167) : Vers 1140, Geoffroi, chevalier, Vicomte de La Ferté-au-Coul, pour le « remède de son âme et le salut de ses prédécesseurs » fit don au chanoines de l'église de Meaux, de la voirie de Changis et de tous les droits Seigneuriaux ou privés qu'ils possédaient dans cette circonscription. Marié à Constance, ils eurent 2 enfants : Pierre et Ade. Pierre : Fils de Geoffroi, Seigneur de La Ferté vers 1170, dut mourir sans descendance puisque la Seigneurie revint à sa sœur Ade. Ade : Avec son fils Hugues, ils firent d'importantes libéralités à l'église de Reuil, entre autres le cens (redevance due par des tenanciers au Seigneur du fief). Hugues III d'Oisy : (1171 – 1189) Il est cité comme Seigneur de La Ferté Anculph. Malgré 2 mariages, le premier avec Gerdrude de Flandres, le second avec Marguerite de Bois, veuve d'Othon, Comte de Bourgogne, il meurt sans descendance. La Seigneurie de La Ferté passe dans la maison de Montmirail, suite au mariage de sa sœur Hildéarde avec André de Montmirail, Seigneur de La Ferté Gaucher. Jean de Montmirail dit le Bienheureux : (1189 – 1217) Vicomte de Meaux, Comte de La Ferté Gaucher, Seigneur de Crevecœur, de Tresmes, de La Ferté Aucoul. Par sa gaité, son esprit chevaleresque, sa vaillance au combat et plus encore par l'étendue de ses connaissances, il devient le favori du Roi Philippe II Auguste (1165 – 1223), qui lui donne le surnom de « Jean de Bonté ». Converti par un moine, il se retire sur ses terres, pour s'occuper de fondations pieuses mais surtout pour se consacrer à l'éducation de ses 2 fils : Jean et Mathieu.En 1209, après avoir reçu le consentement de sa femme, il entre chez les moines de Longpont, près de Soissons, où il meurt en 1217. Jean II : (1209 – 1240) Il est déclaré mort sans enfant. Mathieu : (1240 – 1262) Frère de Jean, donne en aumône au Prieuré de Reuil, en 1245, une pêcherie « dans son eau de la Marne ». Il meurt lui aussi sans descendance, la terre de La Ferté retourne à sa sœur, Marie de Montmirail. Marie de Montmirail : Du fait de l'époque, c'est son mari Enguerrand III de Coucy, qui administre ses biens. Il devient Seigneur de La Ferté en son nom. Enguerrand III de Coucy : C'est un vaillant chevalier. En 1209, il participe à la croisade contre les albigeois. Il est à Bouvines en 1214 et fait partie de la Ligue contre la Régente. Il rentre au service de Louis IX (Saint Louis), qui le compte parmi ses plus fidèles Barons. Il meurt en 1242. C'est son second fils qui lui succède. Enguerrand IV de Coucy : Il est rendu célèbre par un procès l'opposant au Roi. En 1261, ayant surpris 3 jeunes flamands chassant sur ses terres, il les fait pendre sans autre forme de procès. Le Roi le fait arrêter et conduire à la Tour du Louvre. Il comparait devant la Cour des Pairs. Malgré le soutien des grandes familles féodales et des excuses au Roi, il fut condamné à 12 000 livres d'amende et à une expiation solennelle. Le produit de l'amende sert à fonder un hôpital à Pontoise et des écoles publiques à Paris. Il meurt en 1311. Avec lui s'éteint la branche directe des Coucy. Ses biens passent à son neveu Jean de Guines, celui-ci hérite de la Seigneurie des Ferté au Coul et Gaucher. Jean III de Guines : (1311 – 1334) Il est confirmé dans ses droits par un arrêté daté de 1318. A sa mort, il laisse pour héritier sa fille Jeanne, qui ayant perdu son fils unique en 1335, ne peut entrer en possession de ses biens, la terre de La Ferté revient à la seconde maison de Coucy, par Enguerrand VI, frère de Jean de Guines. Enguerrand VI de Coucy : (1335 – 1350) Époux de Catherine d'Autriche, fille du Duc Léopold et petite fille de l'Empereur Albert Ier. Il prend part à toutes les guerres de son temps, il se bat en Flandres contre Édouard III, Roi d'Angleterre.Il prend ensuite une part active à la guerre de succession de Bretagne. Il meurt en1350 en laissant pour héritière sa fille Jeanne de Coucy. Jeanne de Coucy : (1350 – 1373) Elle épouse en 1352 Jean de Béthune.De cette union naît Robert, qui épouse en première noce Jeanne de Châtillon, décédée sans enfant, puis Ysabeau de Ghistelle. Ils auront 2 filles dont Jeanne, Vicomtesse de Meaux, dame de La Ferté Aucoul, Tancrou, Bellot-en-Brie, épouse de Robert de Bar. Ils eurent une fille prénommée Jeanne comme sa mère. Robert de Bar est tué au cours de la Bataille d'Azincourt en 1415. Sa veuve est présentée à Jean du Luxembourg. Jean de Luxembourg : Gouverneur d'Arras, par le Roi Charles VI. Le contrat de mariage est daté du 23 novembre 1416. A cette époque, il montre déjà l'attachement qu'il porte aux Anglais et à la maison de Bourgogne.C'est un de ses hommes, Le Bâtard de Vendôme, qui fait prisonnière Jeanne d'Arc à Compiègne et qui la vend sans rougir aux Anglais moyennant 10 000 livres d'or.En 1435, il refuse de signer la Paix d'Arras, qui rapproche le Duc de Bourgogne du Roi de France. Il meurt en 1440, châtié par le Roi Charles VII. Louis de Luxembourg : Neveu de Jean de Luxembourg, Comte de Saint Paul, qui devient Seigneur de La Ferté, il refuse également de signer la Paix d'Arras. Mais il se prend d'amitié avec le Dauphin (fils de François Ier) et fait alliance avec le Roi contre les Anglais . Louis XI lui confère le titre de connétable de France, et lui fait épouser en secondes noces Marie de Savoie.Par intérêt, il continue de mener double jeu entre le Roi et le Duc de Bourgogne. Découvert par les 2 parties, après son procès, il est conduit sur la Place de Grève où il est décapité pour le crime de lèse majesté, le 14 décembre 1475. Du premier mariage de Louis de Luxembourg avec Jeanne de Bar est né Pierre, mort en 1472, père de 4 enfants, 3 fils morts sans postérité et une fille Marie de Luxembourg. Marie de Luxembourg : Elle rentre en possession de la terre de La Ferté en 1487. Cette même année, elle épouse François de Bourbon, Comte de Vendôme.Ils ont 4 fils et à la mort de leur père en 1495, c'est Charles de Bourbon qui hérite des terres de son père, sous la tutelle de sa mère. Charles de Bourbon : Duc de Vendôme, il épouse en 1513 Françoise d'Alençon, qui lui donne 13 enfants parmi lesquels : Antoine de Bourbon : Père d'Henri IV. Charles de Bourbon : Cardinal de Rouen, créé Roi par la Ligue en 1589, sous le nom de Charles X. Louis Ier de Bourbon, Ier Prince de Condé : (1530 – 1569) Aïeul du Grand Condé, il hérite des terres de La Ferté-sous-Jouarre. Il adhéra au Calvinisme et fut le chef du parti protestant en France. Accusé d'être l'inspirateur de la Conspiration d'Amboise, il fut emprisonné par François II et relâché par son frère Henri III. Il épouse en 1551 Éléonore de Roye. Vaillant guerrier, il fut toutefois vaincu à Dreux en 1562, puis à Jarnac où il est assassiné en 1569. A sa mort, son fils Henri hérite de La Ferté.
MEMOIRE D'UNE TERRE