Le 18 mai 1204, étant à Winchester, Jean sans Terre, roi d’Angleterre, concède aux bourgeois d’Angoulême une libre commune sur le modèle de Rouen. L’année précédente ce même souverain avait accordé aux citoyens de la ville leurs premières libertés.
Fils d’Henri II Plantagenêt et d’Aliénor d’Aquitaine, le roi Jean a épousé en 1200 Isabelle Taillefer, héritière du Comté d’Angoulême. Les possessions des Plantagenêts s’étendent alors de l’Angleterre au grand ouest de la France.
En 1205, Jean sans Terre accorde à la ville d’Angoulême certaines franchises commerciales et le droit d’avoir un maire. Les originaux de la charte de 1204 et des autres documents concernant Angoulême disparurent durant la guerre de Cent ans tout comme les institutions détaillées dans les parchemins.
Aussi, la commune fut-elle refondée officiellement en mars 1373 par Charles V, roi de France, sur les mêmes structures juridiques que celles octroyées par le roi d’Angleterre. La Charte de 1204 pourtant à l’origine de la première commune angoumoisine tomba dans l’oubli et y demeura six siècles. Les actes d’un colloque tenu en 1999 consacré à l’histoire des villes de la région vinrent dernièrement rompre le silence sur les origines de la commune d’Angoulême en mentionnant l’existence de l’enregistrement des chartes et Lettres Patentes de 1203, 1204 et 1205 dans les archives du Royaume-Uni.
Ces documents vieux de huit siècles, admirablement conservés sur des rouleaux de parchemin avaient été réalisé en latin par la Chancellerie du roi Jean sans Terre afin de conserver la trace de chaque décision royale.
Cette précaution administrative associée aux remarquables travaux d’historiens contemporains permet à la commune d’Angoulême de retrouver aujourd’hui les traces écrites de sa première émancipation et de la fêter.
source : http://www.angouleme.fr/histoire/